Initiation Apiculture formation au rucher école de Marly le roi ou Orgeval Devenir apiculteur Installer une ruche élevage d' abeilles
Notre abeille commune Apis mellifera est dite « domestique » mais elle reste cependant un être vivant parfaitement sauvage, c’est donc à l’apiculteur, par sa conduite, de faire en sorte d’éviter le risque d’accident. Nous vous appelons à la vigilance, particulièrement concernant les ruchers installés en milieu urbain ou semi- urbain. Vous êtes responsable de vos abeilles. N'oubiez pas d'assurer vos colonies, ainsi que de faire votre déclaration de rucher tous les ans. Négliger ces 2 derniers points peut vous réserver de très mauvaises surprises.
La présence d’un rucher en zone urbaine engendre des risques liés aux piqûres plus élevés puisque 51 % de la population mondiale vit en ville et cela ne va pas diminuer car il est prévu qu’en 2030 ce taux montera à 70 %.
Il faut savoir que les abeilles en colère peuvent attaquer jusqu’à 400 mètres de leur rucher !!!
Voici quelques rappels et recommandations qu’il est bon de garder en mémoire, ceci afin de pratiquer notre passionnante activité apicole en toute sérénité.
Observation de la planche d'envol
Apprenons à bien regarder les planches d’envol de nos ruches avant toute ouverture.
Orphelines, les abeilles auront tendance à traîner sur la planche d’envol, car l’organisation sociale de la colonie a été rompue. Les butineuses rôdent plus qu’elles ne récoltent et l’ambiance est à la mollesse, rares sont les ruches orphelines à être agressives à l’ouverture et une complaisance se généralise même face aux pillardes et autres intrus.
En pleine santé, le dynamisme est éclatant, les butineuses rentrent chargées de pollen, puis repartent aussi vite qu’elles sont arrivées. Les gardiennes arpentent la planche d’envol ainsi que les butineuses qui distribuent du nectar ou de l’eau à qui en veut.
L’observation laisse donc entrevoir une éventuelle nervosité, si quelques gardiennes volent vers l’observateur qui à leur vrombrissement grave (paisible) ou aigu (stress) pourra se faire une idée de l’accueil qu’elles préparent !
Observation des conditions climatiques
Il est déconseillé d’ouvrir vos ruches par vent fort car outre le fait que cela énerve nos petites protégées, votre enfumoir risque de perdre totalement son efficacité.
Le vent du sud notamment , comme nos abeilles, excite bien des gens sains d’esprit (en Autriche, certains meurtres commis le jour où le Foehn souffle, bénéficient de circonstances atténuantes).
Alors tenez compte sérieusement de l’énervement qu’une abeille, qui est connectée 100 % nature, peut ressentir.
Orage et temps lourd, hirondelles qui volent à basse altitude sont autant de signes qui doivent vous alerter et vous faire réfléchir à deux fois avant de visiter vos ruches en ville.
Revenez le lendemain ou en début d’après midi.
Observation quant à la période de l’année
Forte miellée….. abeilles excitées !!!
Les périodes de miellées abondantes ont une influence sur l’agitation des abeilles, méfiance donc.
Les visites peuvent s’effectuer mais sans flâner d’un cadre à l’autre. C’est une période où il faut les laisser faire leur travail sans les embêter.
Observation du rythme de la vie des riverains
D’une manière générale, ouvrir en toute sécurité ses ruches en ville relève du savoir vivre. Et votre liberté s’arrête là où elle commence à géner les autres.
- Ecole proche, tenir compte qu’il n’y a pas de cours le mercredi après-midi et le week-end ainsi que les vacances scolaires.
- Eglise, marché dominical, ouvrez plutôt en semaine, oubliez le dimanche matin.
- Entreprise, café avec terrasse, ouvrez si possible à d’autres horaires qu’entre 12h et 14h.
- Maison de retraite, hôpital, parcs de résidence, lotissement, piscine, ouvrez en semaine aux horaires de travail.
- Jardins collectifs, intervenez hors week-end et présence des jardiniers.
- Voisins proches… restez discret !
Il ne faudra pas conserver une colonie trop agressive.
Lors des récoltes, la levée des hausses se fera de préférence en utilisant le chasse abeilles.
D’autre part, les abeilles peuvent présenter une gène conséquente aux riverains lorsqu’un ou plusieurs essaims viennent chaque printemps se poser dans l’embrasure d’une fenêtre ou à l’intérieur d’une cheminée. Il est donc important de contrôler en amont ces essaimages au cours de visites de printemps régulières.
Votre sécurité et celles des intervenants au rucher
Tout véhicule s’il est proche, doit être fermé de façon étanche car il doit pouvoir servir de refuge en cas d’attaque.
Les vêtements de protection :
- Les bottes ou des chaussures montantes sont un minimum et surtout pas de pieds nus ! N’hésitez pas à scotcher les bas de pantalons trop larges autour de la cheville.
- La vareuse est une veste blanche en toile épaisse, surmontée d’un chapeau et d’un voile protecteur du visage. Elle présente cependant l’inconvénient de souvent s’entrouvrir à la ceinture lorsque l’on se baisse : c’est un point de piqûre ou d’entrée possible d’abeilles. C’est pour cela aussi qu’il faut se baisser en pliant les genoux et non le tronc.
- La combinaison : est sans doute l’équipement le plus adéquat. Elle couvre de la tête aux pieds en continu, surmontée d’un masque oval grillagé devant, le port d’une casquette est recommandé car il permet de tenir éloigné le voile du visage lorsque l’on se penche ou qu’il a un coup de vent. Voile plaqué piqûre assurée !
- Les gants ne sont pas indispensables, mais se faire piquer aux poignets est particulièrement gênant. Donc va pour les gants ! Que l’on choisira fins, bien ajustés, et bien montants et à manchettes. Les gants trop épais sont source de mauvaise prise, d’écrasement d’abeilles, de gestes inappropriés qui excitent les abeilles.
La couleur des vêtements doit être claire, blanche ou mastic ou rose tendre des couleurs paisibles qui n’excitent pas les abeilles. On évitera le jaune et le bleu azur qui attirent en général tous les insectes.
Pour vous déshabiller, allez plutôt vous changer à l’abri du regard des gardiennes ardentes ! Eloignez-vous ou changez-vous dans un local.
Enfin, n’oubliez pas que les abeilles sont prétendues connaître leur apiculteur ou du moins leur qualité de travail donc travaillez en douceur.
Travailler rapidement peut se faire en délicatesse sans écraser des dizaines d’abeilles à chaque visite.
Si vos visites traumatisent vos abeilles, il est bien évident qu’elles vous attendent au tournant la prochaine fois.
Et si vous ressentez de la peur, elles le sentiront et vous asticoteront davantage.
Prévenir les risques d’incendie et de brûlures
- Ne pas poser son enfumoir sur un sol où l’herbe est trop sèche ou sur une substance inflammable.
Il faut poser l’enfumoir de préférence sur un toit métallique ou le suspendre au bord de la ruche.
Prévoir un extincteur ou un jerrican d’eau. Avoir simplement un seau d’eau qui permettra également de rincer les gants.
A la fin de la visite bien s’assurer que l’enfumoir et les braises restantes sont totalement éteints et froids.
Redoubler de vigilance en période de sécheresse.
- Dans l’enfumoir, utilisez un combustible dégageant une fumée la moins toxique possible pour l’apiculteur et ses abeilles aussi ! (résidus distillés de pin, granulés de luzerne ou de lavande, paille… évitez le carton ou le papier journal imbibé d’encre ou de colle)
- Travaillez dos au vent pour éviter de respirer la fumée de l’enfumoir.
- Eloignez l’enfumoir à une distance raisonnable quand les abeilles sont suffisamment douces.
Risques liés au port de charges lourdes
Vide, une ruche pèse environ 20 kg. Ajouter une hausse, des cadres bien remplis et déplacer une ruche devient un exercice qu’il ne faut pas entreprendre à froid, sinon même en pliant des genoux, selon les bons conseils de votre kiné, vous êtes bon pour le lumbago ! Donc un petit échauffement s’impose.
- Veillez toujours à respecter la bonne posture lorsque vous portez de telles charges. Gardez bien votre dos droit et les jambes pliées.
- Pensez à installer vos ruches sur des supports à bonne hauteur.
Le venin est détruit au moins à 50 % à partir d’une chaleur de 60° C. Si vous approchez une cigarette jusqu’à en ressentir le début de brûlure, vous aurez agi sur le volume injecté. En pharmacie, il est vendu un petit appareil qui chauffe sans flamme l’endroit de la piqûre, ce qui est bien pratique pour les piqûres dans les cheveux.
- Il est bien d’avoir une pommade apaisante corticoïde.
- Un téléphone portable à proximité est vivement recommandé (112 pour les pompiers)
- En cas de piqûre, le dard doit être retiré de la peau, mais il ne faut pas le prendre entre les deux doigts. Il faut l’extirper à l’aide de l’ongle de l’auriculaire replié (l’aiguillon c’est de l’acier trempé) afin de casser le lien entre les crochets plantés dans la peau et la poche à venin extérieure qui palpite et continue d’injecter le poison alors que l’abeille est déjà repartie et va malheureusement mourir un peu plus loin.
- Absorber des granules de Apis mellifica et Ledum pallustre 9CH accélère la guérison. Le gel d’arnica a aussi un effet rafraîchissant bienvenu.
Pour éviter ces désagréments, il convient de toujours approcher vos ruches par l’arrière et ne pas stationner devant l’air d’envol.
D’autre part, les abeilles sont très sensibles aux vibrations d’un pas trop vif et de l’air déplacé par des gestes brusques. Quand on reste calme, elles s’habituent vite à notre présence.
De plus, mieux vaut aborder les ruches avec une odeur la plus neutre possible, ne pas se parfumer. Les apiculteurs prudents se douchent avant de manipuler leurs ruches et utilisent un savon sans parfum, car il arrive aussi que les abeilles n’apprécient pas votre odeur naturelle.
Le pillage dû à une faute de l’apiculteur dans la plupart des cas surtout au moment des récoltes : le miel qui coule des hausses, un rayon brisé, une pile de hausses que l’on oublie de couvrir… et c’est un nuage d’abeilles venant de toute part qui envahit le rucher, se rue sur le miel, puis attaque toutes les ruches détruisant les plus faibles. Dans ce cas, il faut refermer les ruches que l’on a ouvertes, enfermer les hausses dans un endroit clos et fuir au plus vite ! La nuit calmera les pillardes agressives.
Règles basiques à rappeler aux élèves relatives aux piqûres d’abeilles :
- Se signaler au formateur,
- Éviter tout mouvement brusque, ne pas retirer ses vêtements de protection avant d’avoir écarter tout nouveau danger,
- Se mettre à l’écart des ruches sans courir si possible sous des arbres ou dans un bâtiment.- Retirer le dard de la peau,
- Observer la réaction pendant 15 minutes et ne pas hésiter à contacter le 15 en cas de doute.
En cas de réaction allergique :
En cas d’allergie connue faites vous prescrire par votre médecin une seringue auto-injectable d’adrénaline type Anapen ou Emerade.
Gonflement et ou chaleur généralisée, gène respiratoire, ou pour avaler, confusion, sensation de malaise extrême, troubles digestifs, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales intenses, perte de connaissance… sont autant de signes qui doivent vous alerter.
C’est le choc anaphylactique : pratiquer une injection d’adrénaline à l’aide de la seringue auto-injectable et contacter immédiatement le 15
Attention une allergie peut se déclarer à tout moment !!!
Ne pas faire de réaction allergique après une piqûre d’abeille ne permet pas de garantir que celle-ci ne se déclenchera pas lors des piqûres suivantes.
Le risque de développer une réaction allergique est liée au nombre de piqûres. Un grand nombre de piqûres protège de l’allergie. C’est le cas des apiculteurs professionnels qui sont exceptionnellement allergiques alors que des personnes piquées moins souvent augmentent leur sensibilité et développent souvent des allergies.
Que trouve t’on dans votre trousse de secours ?
- des produits pour les piqûres et en cas de réaction allergiques : antihistaminique et comprimés de cortisone pour limiter une réaction allergique d’intensité légère à modérée et l’adrénaline auto-injectable qui est le seul traitement en cas de choc anaphylactique.
- le matériel classique d’un trousse de sécurité (compresses stériles, désinfectant, gants, couverture de survie, pince, ciseaux, pansements…)
- le protocole écrit par un médecin pour l’utilisation de ces produits.
Bien vérifier régulièrement que les médicaments ne sont pas périmés et garder cette trousse accessible pendant le travail sur les ruches.
Conclusion
Vous avez désormais toutes les clefs pour exercer une apiculture respectueuse des abeilles en toute sécurité pour vous et votre voisinage.
Et n’oubliez pas que l’homme se croit toujours au dessus de la nature alors que c’est elle qui a tout à nous apprendre, restons donc à son écoute à travers le doux chant de nos abeilles.
« Rien ne ressemble à une âme comme une abeille, elle va de fleur en fleur comme une âme d’étoile en étoile, et elle rapporte le miel comme l’âme rapporte la lumière » Victor Hugo, Quatrevingt-treize.